dimanche 28 octobre 2012

De nos 3 blessures narcissiques

Narcisse piégé par la nymphe Écho
Qu'est-ce qu'une blessure narcissique ? 

C'est lorsqu'un type pas banal, un penseur, souvent misanthrope il faut bien le dire, bute contre un fait universellement admis. Darwin, Freud, et Galilée étaient de cette graine de penseur, et quitte à y laisser leurs têtes, ces derniers n'ont pas hésité à attaquer de front nos faits universellement admis, nos petites certitudes.

Un fait universellement admis, c'est quoi ? 

C'est un mensonge qui arrange tout le monde, mais à quel prix ? Ces mensonges fonctionnant toujours à crédit, ils opèrent un racket quotidien sur la vie des hommes, sur leurs consciences. Ce n'est pas le portefeuille qui est visé, mais l'esprit, l'intelligence et la puissance de chacun d'entre nous. Un être qui se ment est un raté. Une société qui se ment fabrique des ratés, et puis c'est tout.

Darwin, Freud, et Galilée sont ces êtres d'exceptions qui ont refusé ce racket de l'âme. Loin de se laisser vampiriser par les facilités qui leurs étaient offertes, ils ont démonté consciencieusement les mensonges sur lesquelles repose la paix sociale.

Nos 3 blessures narcissiques ?

1. Galilée a découvert que la terre est ronde, ou plutôt il a démenti le fait que la terre puisse être au centre de l'univers. Galilée a fabriqué un monde où nous autres, patentés terriens, ne sommes plus que des fourmis accrochées à un rocher perdu dans l'espace, un rocher parmi d'autre. Plus grave encore, là haut les corps célestes qui recouvrent le ciel nocturne ne nous regardent pas. Nous ne comptons pour personne. Depuis Galilée, l'homme est seul dans l'univers, et il ne peut plus compter que sur lui-même. Réveil difficile pour l'humanité qui se consolera avec l'enfermement à vie de ce terrible messager pourvoyeur de vérité.

2. Darwin a découvert que l'homme descend du singe, ou plutôt il a démenti le fait que l'homme puisse avoir été crée par Dieu, et qui plus est à son image. Avec Darwin, l'homme perd son créateur. Darwin a fabriqué un monde où nous autres, patentés terriens, ne sommes plus que des primates qui ont bénéficié d'un heureux hasard du destin. L'homme n'a plus de certitude ontologique sur son être, à présent il doit lutter sans cesse pour contenir en lui le retour à l'animalité. Heureusement pour Darwin, sa théorie de l'évolution des espèces donna un nouvel argument au tout venant pour bouffer du curé. L'ennemi de mon ennemi étant mon ami, Charles a donc pu garder le bénéfice de sa liberté.

3. Freud a découvert l'inconscient, ou plutôt il a démenti le fait que l'homme ait une connaissance explicite des idées qui traversent son esprit. Avec Freud, l'homme se découvre un nouveau danger : lui-même. L'homme qui avait déjà perdu son centre par Galilée et son créateur par Darwin, apprend désormais qu'il a perdu l'esprit ! Freud a fabriqué un monde où l'homme apprend qu'il n'y a jamais eu de pilote dans l'avion. Un monde où l'homme doit composer avec un ennemi intérieur que l'on ne pourra jamais identifier et tuer une bonne fois pour toute. On dit également que l’œuvre de Freud a réhabilité la Bible, Sigmund qui mourut en 1939 ne sera donc pas consumé - de justesse - par le retour aux origines païennes et sanguinaires orchestré par le Führer... un homme aux idées très modernes soit dit en passant.

La quatrième blessure narcissique, ou plutôt la première ?

Il y a une blessure narcissique dont on ne parle jamais, sans doute parce qu'elle dérange plus que les autres, mais aussi parce que la cicatrice est encore loin de s'être refermée. Cette blessure narcissique dont on ne parle jamais est en fait la toute première, et celle dont découle toutes les autres.

Je parle bien entendu de la blessure narcissique que nous a infligé le Christ. Avant son sacrifice, nous vivions dans l'indolence et le confort moral. A chaque fois que la foule se trouvait une victime expiatoire, nous étions persuadés d'être dans le juste, d'agir pour la bonne cause. Le sacrifice de quelques-uns pour le bien de tous, voilà qui était légitime. La victime, l'être sacrifié méritait son sort : voilà ce que nous disent les mythes. Œdipe l'incestueux parricide méritait l'enfer, et son expulsion par la cité de Thèbes était aussi nécessaire que salutaire. Tous nos mythes racontent la même histoire, et nos mythes sont nombreux. C'est à chaque la même histoire : un individu, souvent exceptionnel, s'élève au-dessus des autres puis retombe brutalement. Sa fin est toujours terrible : Thésée est expulsé de sa propre citée et jeté sournoisement d'une falaise, Romulus est littéralement déchiré par les mains des patriciens, tandis que Jules César, personnage réel, succomba au cent coup de couteaux que lui infligèrent les sénateurs de Rome.
Le Christ est celui qui a pris la place du sacrifié mais sans jamais en accepter les honneurs et les éloges qui l'accompagne. Le Christ a prouvé par son sang et son humilité que la victime est toujours innocente, et que la foule doit régulièrement consommer des bouc-émissaires sous peine de se désunir.

Le Christ s'est sacrifié, et ce faisant livra la preuve de son innocence, lui qui mena une vie irréprochable et exemplaire. En prouvant son innocence, c'est l'innocence de toutes les victimes précédentes qu'il prouve également. A présent, la foule humaine ne peut plus sacrifier quiconque sans souffrir en son âme et conscience. La foule humaine ne peut plus être la foule unanime et bienpensante qu'elle était jadis. Le Christ nous inflige la première blessure narcissique, la seule qui compte vraiment si je puis dire, à savoir que nous sommes tous coupables. Nous sommes tous des pêcheurs que seul la miséricorde divine peut venir sauver.

Au delà de la blessure narcissique, le Christ nous annonce bien davantage, une ultime prophétie qui se dessine déjà sous nos yeux, j'ai nommé : l'Apocalypse.

mardi 23 octobre 2012

Exclusif : Arthur Rimbaud répond à Najat Vallaud-Belkacem

Toujours exilé dans son enfer africain, la légende vivante Arthur Rimbaud a accepté de nous donner une courte interview entre deux expéditions commerciales.


Harrar, Éthiopie. Assis à la table d'un boui-boui, j'attends. Arthur Rimbaud est en retard, comme d'habitude. Rendez-vous avait été pris pour 14h00, sur la place principale. Pour un occidental, la chaleur est étouffante. Après une demi-heure d'attente, une silhouette se détache. Grand, bien bâti, la démarche rapide et assez raide. Attitude légèrement défiante. Son célèbre regard bleu-gris détonne avec son teint buriné, résultat d'un siècle d'exposition au soleil africain. Il s’assoit, commande une liqueur forte "comme du métal bouillant". Sans un mot, il attend mes questions. Il y répondra le regard perdu vers sa gauche, regardant passer les gens, levant parfois les yeux au ciel comme pour vérifier que n'y passe toujours pas un grand vaisseau d'or agitant ses pavillons multicolores.

M. Rimbaud, tout d'abord merci de nous offrir ces quelques minutes. Najat Vallaud-Belkacem, ministre de la Condition féminine...

(Il coupe) Je n'aime pas les femmes. L'amour est à réinventer, on le sait. Elles ne peuvent plus que vouloir une position assurée. La position gagnée, cœur et beauté sont mis de côté : il ne reste que froid dédain, l'aliment du mariage aujourd'hui. Ou bien je vois des femmes, avec les signes du bonheur, dont, moi, j'aurai pu faire de bonnes camarades dévorées tout d'abord par des brutes sensibles comme des bûchers... Un bel avantage, c'est que je puis rire des vieilles amours mensongères et frapper de honte ces couples menteurs. J'ai vu l'enfer des femmes, là-bas.

Nous aurons l'occasion de reparler de vos relations avec les femmes, M. Rimbaud. Mais si vous le voulez bien, nous allons suivre un fil conducteur. Je disais donc que Najat-Vallaud Belkacem, dans une interview au magazine gay Têtu, vous a relié à la mouvance LGBT (lesbian, gay, bi, trans). "Aujourd'hui, les manuels scolaires s'obstinent à passer sous silence l'orientation LGBT  de certains personnages historiques ou auteurs, même quand elle explique une grande partie de leur œuvre comme Rimbaud". Êtes-vous heureux de voir que votre souvenir est aujourd'hui associé à un tel progrès ?

Le progrès. Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ?

Voyons, M. Rimbaud ! Votre idylle avec Verlaine a fait tourner la tête de générations de lycéens ! Un mot sur Verlaine ?

Pitoyable frère ! Que d'atroces veillées je lui dus ! Et, presque chaque nuit, aussitôt endormi, le pauvre frère se levait, la bouche pourrie, les yeux arrachés, — tel qu'il se rêvait — et me tirait dans la salle en hurlant son songe de chagrin idiot.

Voyons, cette vision de votre relation avec le pauvre lélian n'est-elle pas trop négative ? 

Sans doute la débauche est bête, le vice est bête ; il faut jeter la pourriture à l'écart. L'ennui n'est plus mon amour. Les rages, les débauches, la folie, dont je sais tous les élans et les désastres, - tout mon fardeau est déposé. Apprécions sans vertige l'étendue de mon innocence.

Des rumeurs évoquent un "char Arthur Rimbaud" à la prochaine Gay pride. Une réaction à chaud ? 

Pendant que les fonds publics s'écoulent en fêtes de fraternité, il sonne une cloche de feu rose dans les nuages.

Voyons, que diront les progressistes de tout poil si je leur évoquais votre manie de répondre à côté des questions ?

Oui, j'ai les yeux fermés à votre lumière. Je suis une bête, un nègre. Mais je puis être sauvé. Vous êtes de faux nègres, vous maniaques, féroces, avares. Marchand, tu es nègre ; magistrat, tu es nègre ; général, tu es nègre ; empereur, vieille démangeaison, tu es nègre : tu as bu d'une liqueur non taxée, de la fabrique de Satan. - Ce peuple est inspiré par la fièvre et le cancer. Infirmes et vieillards sont tellement respectables qu'ils demandent à être bouillis. - Le plus malin est de quitter ce continent, où la folie rôde pour pourvoir d'otages ces misérables.

C'est un peu facile de critiquer une société qui, aujourd'hui, vous voue un véritable culte. On ne compte plus le nombre de revues littéraires vous consacrant des numéros spéciaux...

N'oublie pas de chier sur La Renaissance, journal littéraire et artistique, si tu le rencontres. 

Comment ça ? Et que pensez-vous de votre œuvre, aujourd'hui défendue et enseignée par tout un corps professoral, au même titre que les plus grands poètes français - dont certains étaient, comme vous, militants de la cause LGBT ?

Je suis un inventeur bien autrement méritant que tous ceux qui m'ont précédé ; un musicien même, qui ai trouvé quelque chose comme la clef de l'amour. À présent, gentilhomme d'une campagne aigre au ciel sobre, j'essaye de m'émouvoir au souvenir de l'enfance mendiante, de l'apprentissage ou de l'arrivée en sabots, des polémiques, des cinq ou six veuvages, et quelques noces où ma forte tête m'empêcha de monter au diapason des camarades.

Arthur Rimbaud, si vous étiez un jeune européen, aujourd'hui, qu'écririez-vous ? 

Je suis un éphémère et point trop mécontent citoyen d'une métropole crue moderne parce que tout goût connu a été éludé dans les ameublements et l'extérieur des maisons aussi bien que dans le plan de la ville. Ici vous ne signaleriez les traces d'aucun monument de superstition. La morale et la langue sont réduites à leur plus simple expression, enfin ! Ces millions de gens qui n'ont pas besoin de se connaître amènent si pareillement l'éducation, le métier et la vieillesse, que ce cours de vie doit être plusieurs fois moins long que ce qu'une statistique folle trouve pour les peuples du continent.

Pour conclure, Arthur Rimbaud, avez-vous un message à faire passer à Najat Vallaud-Belkacem ?

Je suis le piéton de la grand'route par les bois nains ; la rumeur des écluses couvre mes pas. Je vois longtemps la mélancolique lessive d'or du couchant. Je serais bien l'enfant abandonné sur la jetée partie à la haute mer, le petit valet suivant l'allée dont le front touche le ciel. Les sentiers sont âpres. Les monticules se couvrent de genêts. L'air est immobile. Que les oiseaux et les sources sont loin ! Ce ne peut être que la fin du monde, en avancant.

Crédit photo : Museo de Arte Callejero / Flickr.com

lundi 8 octobre 2012

N'ayez pas peur du progrès !

Reagan in the U.S. Army Air Force
Islamophobe, homophobe, xénophobe... qu'est-ce que ça veut dire ?

Je rappelle pour les néophytes que la phobie est une pathologie mentale appartenant au registre de la névrose. Elle consiste en un déplacement du conflit. Ainsi donc, un homme a un problème grave et intime, avec un membre du sexe opposé, de sa famille, ou de son cercle amical. Mais voilà, cet homme est un lâche... incapable qu'il est d'affronter ce problème ou ce conflit, il va rediriger toute sa méfiance et toute sa haine vers une catégorie de personne ou même d'animaux qui n'y sont pour rien. L'homme atteint de phobie s'en prend toujours à des innocents.

Par exemple, un homme qui a la phobie des grenouilles n'a pas peur en réalité des grenouilles, bien qu'il en donne l'impression et qu'il soit tout à faire sincère lorsqu'il dit redouter les grenouilles. En réalité, notre phobique des grenouilles ne s'est jamais remis des baffes que lui mettait son père alors qu'il portait encore des grenouillères.

Un islamophobe, c'est pareil, sauf qu'au lieu de s'en prendre aux grenouilles, il s'en prend aux pieux et sages musulmans. Idem pour l'homophobe qui répercute le plus souvent son homosexualité refoulée par une homophobie agressive, à croire que notre homophobe cherche désespérément à créer un contact physique avec l'homosexuel ?
Idem pour le xénophobe qui donne l'impression d'avoir peur de l'autre, mais en réalité il a peur de lui-même puisqu'il s'agit, cela va de soi, d'un bas du front. Comprenez qu'un bas du front n'est pas capable de survivre à la richesse culturelle que lui apporte l'étranger. C'est en fait de sa propre insuffisance, de sa propre vacuité dont le xénophobe a peur.


Le diagnostic est limpide : ces gens qui n'aiment pas les musulmans, les homos, ou les étrangers, sont en fait de grands malades. Leurs opinions n'ont aucun sens à moins de les replacer dans leur contexte proprement pathologique.
Un détail me chiffonne cependant. Puisque ces gens, les réacs' pour ne pas les nommer, sont de grands malades, pourquoi s'empresse-t-on, le plus souvent à grand renfort médiatique, de les condamner ?
Le cancer, le sida, ou même les serial killers sont-ils dénoncer, condamner ? Pas vraiment. On donne pour la lutte contre le cancer et le sida, mais on fait bien attention de ne pas stigmatiser les cancéreux et les porteurs du VIH. Ces derniers sont des victimes qu'il convient d'accueillir parmi nous. Le cas du serial killer est édifiant. Non seulement, on est fasciné par leurs tueries au point de les reproduire maintes et maintes fois par l'intermédiaire du cinéma et de la télévision, mais ce n'est pas tout. Tous les serial killer, une fois interpellés et emprisonnés, je dis bien tous les serial killer reçoivent des lettres d'amour et des demandes en mariage de femmes qui donneraient leurs vies pour ces ordures.

En attendant, le réac' est dénoncé et condamné pour ce qu'il est. Personne ne cherche à le guérir de ses phobies malvenues. Bien au contraire, on évite sa présence, on le regarde d'un mauvais œil, on pourrit sa boîte aux lettres, lui, ce sale réac' dont les actes et les paroles nous rappellent les heures les plus sombres de notre histoire. Aux antipodes du noble statut de victime, le réac' n'est jamais très loin de subir un lynchage en bonne et dû forme.

mercredi 3 octobre 2012

Ces chrétiens qui s'ignorent...

Karl Marx, sous-produit du christianisme
Claude Dilain, actuel sénateur de Seine-Saint-Denis et ancien maire de Clichy-sous-Bois, s'est exprimé ici dans le journal du dimanche. Et il est très fâché que son très estimé collègue, Jean François Copé, ait osé parler de racisme anti-blanc.

Claude avait 20 ans en Mai 68. Il a hurlé avec les loups, lancé des pavés à la gueule des flics, craché sur les traditions et juré qu'on ne l'y reprendrait plus. Pourtant ses propos transpirent d'un christianisme mal dégrossi, et Claude ne le sait pas évidemment. Claude est un chrétien qui s'ignore, lui qui vit coupé de la pierre de son église et de la chair de son dieu crucifié, il sombre dans un rationalisme douteux dont le vernis humaniste peine à dissimuler la laideur. 

Car Claude est laid, affreusement laid, cet homme pourtant si dévoué et intègre, n'hésite pas à couvrir de ses largesses les criminels qui s'en prennent à sa propre race. Claude est laid mais il croit faire le bien, en bon chrétien qui s'ignore. 

Morceaux choisis.  
''Soit M. Copé découvre cela aujourd’hui, et il y a là quelque chose d’étonnant – n’est-il pas maire de Meaux depuis longtemps ?''. A en croire Claude, n'importe quel maire devrait avoir eut connaissance depuis belle lurette du racisme anti-blanc. Claude a été maire de Clichy-sous-bois pendant 16 ans, et il n'a jamais cru bon de dénoncer l'existence de ce triste phénomène. Visiblement, Claude n'aime pas ceux de sa race, mais cela ne fait que commencer.

''De telles délcarations [Copé sur le racisme anti-blanc] tonitruantes nous font reculer de plusieurs années dans notre travail de fourmi qui consiste à recoudre cette société décousue''. Puisque je vous dis que Claude est un homme intègre ? Claude passe aux aveux sans qu'on ait à le forcer, il est une fourmi de la propagande, à la moindre percée du réel, lui et ses compères arrivent en renfort pour réparer le tissu idéologique de notre tendre et chère République. Parler de racisme anti-blanc revient à attaquer la République dans sa chair. Le racisme anti-blanc est donc le racisme d'Etat.

Pourquoi le blanc est-il devenu la bête noire de sa propre République ? Car nous avons pêché ! Mais Claude vous l'expliquera mieux que moi : ''Face à la désespérance, nous sommes tous à égalité. Nous avons tous en nous la tentation du bouc émissaire. "Si je vais mal, c’est la faute de…" Cette dérive ne sert à rien''.
La tentation du bouc émissaire, voilà qui en dit long. Claude est foncièrement antichrétien, cela va de soi, mais la tentation du bouc émissaire dont il parle n'est autre que le suprême enseignement du Christ. Lors de la passion du Christ, nous avons crucifié Jésus, fils de Dieu, nous, la foule haineuse, compacte, et avide de sang, pleurons encore sa perte. Jésus nous manque, Dieu nous manque, d'autant plus que nous avons saccagé son église et fermé nos cœurs à sa parole. Malgré tout, nous avons appris quelque chose, nous ne nous liguerons plus jamais contre une victime unique. Antichrétien mais humaniste, athée mais pétri de sens moral, nous ne recommencerons plus ! Alors pas touche aux immigrés !

Mais il y a un hic, car selon vous, à Clichy-sous-bois, qui est le bouc émissaire et qui est la foule haineuse et sûre de son fait ? A Clichy-sous-bois, préféreriez-vous être un prolétaire blanc ou noir ?

C'est tout le problème du chrétien qui s'ignore. Incapable qu'il est de renouer avec son dieu, il est également incapable de voir que ses boucs émissaires, aujourd'hui plus nombreux que lui, sont entrain de le monter sur la croix.